Disques
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Barbara Strozzi, virtuosissima cantatrice
Ce disque est le premier volume d’une série consacrée aux orgues historiques du Festival international de la Route Royale entre Nice et Turin. Enregistré sur le magnifique orgue Concone de Breil-sur-Roya, ce programme, choisi avec Alice Duport-Percier, est dédié à la compositrice italienne du XVIIème siècle, Barbara Strozzi.
Comme le dit si bien mon ami Jean-François Lattarico, qui signe une belle présentation de ce disque, Barbara Strozzi est à la fois libertine et dévote. Elle nous offre avec son Opus V un véritable chef-d’œuvre du genre où s’expriment avec une rare intensité la virtuosité vocale du XVIIème siècle directement issue de Caccini et Monteverdi et l’expression des passions humaines.
Je voudrais remercier l’ensemble des contributeurs qui ont permis la réalisation de ce disque et tout spécialement l’association Sancta-Maria in Albis, la mairie de Breil-sur-Roya et l’ensemble des soutiens du Festival. Les orgues historiques du Festival international de la Route Royale, et tout spécialement les orgues de la vallée de la Roya, ont encore beaucoup de belles choses à nous dire et à nous proposer.
Cette nouvelle série de disques permettra de vous faire redécouvrir, après les magnifiques premiers enregistrements de René Saorgin et le travail de Silvano Rodi fondateur du festival, la splendeur de ce magnifique patrimoine unique.
Franck Marcon, directeur artistique du Festival International de la Route Royale des orgues — www.larouteroyaledesorgues.com
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Robert Schumann - Sehnsucht
Intégrale des oeuvres pour ensemble féminin et piano
Paru chez Klarthe
Christophe Sturzenegger, piano
Franck Marcon, direction
Sehnsucht, cette fertile nostalgie opposée aux ravages de la sombre mélancolie est définie par Robert Schumann pour son ami Wihelm Götte, le 2 octobre 1828 :
« En tout être humain flotte un désir immense, quelque chose d’innombrable, d’infini, qu’aucune lèvre ne peut exprimer, désir qui s’éveille chez les natures épiques quand elles se trouvent devant des ruines ou des pyramides (...), chez les natures lyriques (j’en suis une), quand s’ouvre devant elles le monde harmonieux des sons, lorsque le soir tombe, ou qu’éclate l’orage, ou que se lève le soleil. »
Ce sentiment imprègne toute la musique de Schumann.
Cet enregistrement invite à une promenade nostalgique dans le monde du Lied de Schumann pour chœur de femmes.
Franck Marcon directeur artistique de l’Ensemble Polhymnia
Critique du disque
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« Sehnsucht »… le titre de cet album évoque des états d'âme propres à la musique de Schumann, entre nostalgie et mélancolie. L'ensemble Polhymnia dirigé par Franck Marcon et Christophe Sturzenegger au piano nous invitent à une promenade rythmée par des lieder pour voix de femmes et quelques œuvres pour clavier, en une profonde vocalité.
La musique de Robert Schumann nous réserve de belles surprises, tels plusieurs opus de musique vocale composés à partir de 1840. Concentré sur le piano, Schumann est néanmoins un passionné de littérature, ce qui le rapproche du Lied. Son père libraire l'avait plongé dans les livres dès son enfance, ce qui développa en lui tout un monde imaginaire et fantastique. Doté d'une plume agile et d'une connaissance du latin, du grec et du français, Schumann rapproche ainsi littérature et musique. Il met en musique des poèmes de divers auteurs allemands et étrangers. En 1838, Schumann se rend à Vienne où il rencontre Ferdinand Schubert, le frère de Franz décédé. Robert découvre l'œuvre vocale de Schubert. C'est à son retour à Leipzig qu'il se sent investi de reprendre le flambeau du Lied allemand, il en composa 138…
L'ensemble vocal féminin Polhymnia nous entraine dans un monde étrange et parfois tourmenté tel que Schumann nous y habitue par ailleurs dans de nombreuses pièces pour piano. En miroir des œuvres vocales, le programme de l'album offre quelques pièces pour piano en harmonie avec les pièces chantées. En effet, les choix sont judicieux parmi les Klavierstücke de l'opus 32 et l'Humoresque où l'extrait « Hastig » génère une voix imaginaire, en contre-chant tel un choral, que l'interprète peut chanter intérieurement, la jouer avec les autres voix ou faire appel à un autre instrument comme le cor qui nous est proposé ici. L'effet est saisissant et d'un profond romantisme.
Le piano occupe une place centrale dans l'album, partenaire également des voix féminines pour soutenir de ses harmonies généreuses les élans et affects des poèmes. Les voix féminines de Polhymnia, au nombre de quinze, forment un ensemble aux accents célestes, portés par une captation des plus soignée, attentive à l'aération du son et l'équilibre parfait avec le piano. Franck Marcon révèle son art de la direction et de la diction, en vue d'un groupe homogène et grandement inspiré. Il emmène ses musiciens au bout de la déclamation au travers de l'intelligence des textes, issus de grands poètes allemands de son temps.
Voici un disque passionnant à plus d'un titre qui permet au mélomane de se rapprocher de cet art du lied, moins connu chez Robert Schumann. Le chant allemand sonne ici en gloire tel que d'autres l'ont porté en ce début du XIXᵉ siècle, Beethoven et Schubert pour ne citer que les plus grands…
Resmusica - Frédéric Muñoz
La nostalgie de Schumann intimement exprimée par le chœur féminin Polhymnia - ResMusicaResMusic
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